La Ville de Riorges inaugurait ce dimanche 15 septembre, la rue et l’allée Paulette Loire, en l’honneur de cette Riorgeoise reconnue « Juste parmi les nations ».
Paulette LOIRE (1913 – 2002)
Fille d’Ernest Girard, Maire de Riorges à la Libération, Paulette Loire habite à Roanne, impasse Cuvier à quelques mètres de la maison familiale de la rue Aristide Briand. Son mari est prisonnier de guerre en Allemagne. Elle connaît les activités dans la résistance de son père.
En 1942, elle rencontre Henri Lévi. Il est membre actif des Eclaireurs Israélites de France, chef du groupe de Roanne et de l’UGIF (Union Générale des Israélites de France). L’UGIF avait été créée par Vichy, par la loi du 29 novembre 1941 et placée sous la tutelle du Commissariat Général aux questions juives, afin de faciliter l’application des lois antijuives.
Henry Lévi se servait de sa position pour saborder cette législation, aidé de son épouse, Denise et de son frère Jean.
Paulette Loire décide de venir en aide aux juifs pourchassés et persécutés. Henri cherchait notamment des familles d’accueil pour des enfants à la campagne, qu’il s’efforçait ensuite d’aller visiter tous les mois. Paulette Loire commença alors à l’accompagner dans ses tournées.
Henri Lévi, 30 ans et sa femme Denise, 23 ans, enceinte de 7 mois sont arrêtés parce que juifs par la Gestapo sur le pont de Tain-L’hermitage le 15 juin 1943 et transférés à Drancy. Leur fils Jean-Michel nait au camp de Drancy le 24 septembre 1943. Ils seront tous les trois déportés sans retour vers Auschwitz le 20 novembre 1943 par le convoi n° 62 et gazés le 25 novembre 1943.
Paulette Loire dite « Alberte » continue alors son œuvre avec Jean Lévi, le frère d’Henri. Elle héberge à son domicile temporairement des familles en détresse, leur procure de faux papiers et de fausses cartes d’alimentation et leur trouve des familles d’accueil dans la campagne environnante.
En mai 1944, elle échappe par miracle à l’arrestation par la Feldgendarmerie alors que quelques heures plus tôt, elle avait accompagné en gare un couple juif qu’elle hébergeait.
Jean Lévi travaillait avec un autre résistant, Ernest Moszer. Ils sont tous les deux arrêtés alors qu’ils rentraient de Lyon avec une sacoche remplie d’outils de faussaires destinés à la fabrication de faux papiers. Ils furent remis en liberté le 22 juin 1944 et Paulette Loire leur offrit l’hospitalité.
Malheureusement, Ernest Moszer décida de retourner à Lyon ou il fut arrêté et déporté sans retour.
Paulette a sauvé une dizaine de vies.
Après la guerre, Paulette Loire fut notamment secrétaire du syndicat des employés de commerce qu’elle avait contribué à créer aux « Dames de France » à Roanne, ainsi que membre du bureau de la Fédération nationale des mutilés et invalides du travail.
Elle continua de se consacrer à ses concitoyens dès l’ouverture de la résidence Quiétude en 1997 qu’elle intègre en tant que résidente à l’automne 2001 ou elle s’éteint le 20 février 2002 à l’âge de 89 ans.
Elle a reçu le diplôme et la médaille des Justes délivrés par l’Etat d’Israël en 1980.
La rue et l'allée portant son nom sont à proximité de la rue Schweitzer, où Paulette Loire a vécu.