En 1958, Georges Montforez publie « Les Enfants du Marais ». Son roman obtiendra le Prix de la Ville de Paris en 1959 et sera adapté au cinéma en 1999.

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Georges Montforez, 1958

Georges Montforez, de son vrai nom Georges Montardre, naît en 1921 à Chaû Dôc, en Cochinchine, alors colonie française (actuel Vietnam). Son père Etienne, originaire de Roanne, est receveur des postes dans une petite ville tout près de l’actuel Saigon. Peu de temps après sa naissance, son père décède et sa mère Eugénie demande à rentrer en France, si possible du côté de Roanne où elle a ses attaches familiales. Veuve d’un fonctionnaire décédé aux colonies, l’état français lui accorde alors de gérer un bureau de tabac à Riorges, aux Canaux. Georges et ses deux sœurs aînées, Yvonne et Georgette, y passeront toute leur enfance.

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Rond-point des Canaux, années 1980-90

Il fait ses études secondaires au lycée Jean Puy à Roanne, où il passe le baccalauréat en 1940, et rencontre son « maître et ami » Gaston Rochas, professeur de français à qui est dédié son premier roman Le village lépreux. Il souhaite se consacrer à l’écriture, mais arrive la guerre, et il fait partie de la classe qui doit partir au Service du Travail Obligatoire en Allemagne. Il participe aux chantiers de jeunesse durant les années 1942-1943. En 1943, il rentre aux PTT comme facteur et est ainsi, comme pour d’autres métiers, exempté du départ en Allemagne. A la fin de la guerre, il épouse Marie Dupas, avec laquelle il aura une fille en 1954, Hélène, un garçon Claude, et une autre fille Claire. Au gré des mutations des PTT, ils se retrouvent à Lyon, Paris, Saint-Etienne, Marvejols, Nantes, Loudun, Issoire, et Firminy, où il décède en 1974 alors qu’il était receveur des Postes. Georges Montardre repose au cimetière des Salles, village de la Loire situé dans la région des Bois Noirs.

Il publie son premier roman en 1946, Le village lépreux, le seul qu’il signera de son vrai nom. Ecrit de 1943 à 1944 à Roanne et à Lyon, le roman se déroule principalement à Riorges et Saint-Jean-Saint-Maurice-sur-Loire. On y retrouve des figures locales comme les peintres Jean Puy et Emile Noirot, ou encore l’archéologue Joseph Déchelette, rebaptisé Déchavanne. Le récit conte l’histoire d’amour de deux jeunes gens, elle roannaise, lui parisien amené dans la région à cause de la 2nde Guerre Mondiale. L’auteur y évoque par ailleurs les relations que Roanne peut entretenir avec la capitale.

Il publie son second roman Blondépine en 1953, une histoire pleine de fantaisie et de rêves. A partir de là il prendra le pseudonyme de Georges Montforez.

En 1958, il publie son roman le plus connu Les Enfants du Marais dans lequel il raconte ses souvenirs de jeunesse passés à Riorges, aux Grands Marais et au Faubourg Mulsant. Le pays Roannais y occupe à nouveau une place centrale mais de façon implicite car les marais de Riorges demeurent sans nom. Le roman obtiendra le Prix de la Ville de Paris en 1949.

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Georges Montforez, 1958

 

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Vue aérienne du Marais, 1956

Il publie quatre autres romans (La Presqu’île Martin en 1960, L’Ombre d’un chêne en 1961, Le Pacte en 1962 et La Glaisière en 1963) et est l’auteur de nouvelles, de scénarios de bandes dessinées et de nombreux contes pour enfants. Sa fille Hélène a suivi son chemin et a publié une dizaine de romans inspirés de ses vraies racines que sont les Monts du Forez et les Bois Noirs.

Le réalisateur Jean Becker adaptera le roman pour le cinéma en 1999, avec entre autres des acteurs comme Jacques Villerest, Michel Serrault ou André Dussolier.  Le film connaîtra un grand succès. Certes l’adaptation cinématographique est quelque peu différente du roman original, avec une vision du Grand Marais peu conforme à la réalité, mais l’esprit des personnages est bien celui des rencontres de Georges Montardre dans les années 1930.